l’éducation

anglais

Vocation des Sœurs de Notre-Dame de Namur : Education

 « Non seulement les liens éducatifs sont cassés, mais l’éducation est aussi devenue trop sélective et élitiste.  Il semble que nous ayons orienté vers l’éducation uniquement les peuples ou les personnes qui ont un certain niveau ou une certaine capacité : il est certain que tous les enfants, tous les jeunes, n’ont pas le même droit à l’éducation.  Ceci est une réalité mondiale qui fait honte.  C’est une réalité qui conduit à une sélection entre les hommes et qui, au lieu de rapprocher les peules, les éloigne ; éloigne aussi riches et pauvres ; éloigne une culture de l’autre…  C’est ici que vient notre travail : chercher des voies nouvelles. »

Pape François, Congrès mondial sur l’éducation, Rome, 21 novembre 2015.

Logo des écoles des Sœurs de Notre-Dame réalisé par Madame Carla Findlay

La tradition de la congrégation des Sœurs de Notre-Dame est centrée sur l’éducation.  Celle-ci est marquée par les valeurs évangéliques vécues par sainte Julie Billiart, telles que la bonté, la confiance, le respect de la dignité humaine et de celle du fils de Dieu.

Mère Julie dans les classes

Le 2 février 1804, Julie Billiart et Françoise Blin de Bourdon se consacrent à Dieu par les vœux de chasteté, de pauvreté et d’obéissance et fondent un institut voué à l’éducation chrétienne.  L’acte de consécration de Françoise Blin de Bourdon est conservé dans les archives générales de la congrégation.  Voici ce que l’on peut lire à propos de la mission qu’elle se donne : Françoise s’engage à travailler de toutes ses forces à l’instruction religieuse des « pauvres orphelines ».  Pour « suppléer à son impuissance d’étendre son service à toutes les pauvres abandonnées des villes et des campagnes », elle se propose de « préparer des maîtresses d’école » qui iraient là où elles seraient demandées.

Cliquez sur le document pour l’agrandir et le lire. Première page de la Consécration du 2 février 1804, Autographe de Françoise Blin, s.d. (AG des SND, Namur, BC300).
Cliquez sur le document pour l’agrandir et le lire. Première page de la Consécration du 2 février 1804, Autographe de Françoise Blin, s.d. (AG des SND, Namur, BC300).

Le climat historique et les débuts de l’œuvre d’éducation

Nous sommes au lendemain de la Révolution Française de 1789.  Certes, la Convention nationale a émis l’idée d’écoles accessibles à tous les enfants et a d’ailleurs rédigé une loi scolaire porteuse d’espérance mais qui n’a pas eu de résultat significatif.  Aucune école primaire n’est ouverte.  Les enfants dont les familles peuvent payer la scolarité sont instruits par des maîtres qui vivent de cette rétribution.  Pour lutter contre l’ignorance des pauvres, l’Eglise crée quelques écoles dominicales mais aucune classe gratuite ne fonctionne chaque jour.  Les enfants pauvres grandissent donc dans l’ignorance la plus complète.  « La Providence a placé Julie à l’endroit et au moment où sa vie pouvait être la plus féconde.  Cinquante ans plus tôt, son œuvre eût été impossible ; cinquante plus tard, elle serait venue trop tard. »  (Sœur Mary Linscott, Au ciel, à pied, 1969).

En consacrant son Institut à l’éducation des plus pauvres, Julie remplit un vide institutionnel.  Voilà pourquoi lors de la création de ses premières classes, Julie ne veut que des jeunes filles pauvres qui ne peuvent pas payer leur instruction.

Le pouvoir de Napoléon ne facilite pas la vie des Congrégations enseignantes ou hospitalières.  Napoléon se rend quand même compte que l’enseignement est trop coûteux pour l’Etat et autorise les congrégations à le faire.  Une autorisation impériale est exigée ; cette reconnaissance n’est pas accordée en vertu du droit à la liberté d’association, mais en fonction des services rendus en matière d’enseignement ou d’assistance. 

Le 19 juin 1806, les statuts de l’Association dite de Notre-Dame sont approuvés par Napoléon.  L’ouverture d’écoles gratuites est autorisée.  Les premières classes des Sœurs de Notre-Dame s’ouvrent à Amiens en 1806.

Cliquez sur le document pour l’agrandir et le lire. Approbation des statuts par Napoléon, le 19 juin 1806, Archives nationales de Paris, AN, F19 6310 n°1150.

A la mort de Julie Billiart en 1816, une dizaine d’écoles existent.  Mère Saint-Joseph en ouvre d’autres, mais entre 1815 et 1830, le gouvernement hollandais de Guillaume Ier impose de grosses entraves à l’enseignement catholique.  Le projet du roi est de laïciser l’enseignement et de refuser à toute autorité étrangère d’enseigner.  Le Roi Guillaume Ier fixe le nombre de sœurs autorisées dans chaque maison.  Les sœurs sont obligées de passer un examen devant la commission d’instruction.  Mère Saint-Joseph songe à démissionner comme supérieure générale en faveur d’une sœur d’origine flamande pour le bien de la congrégation.  Entretemps, Mère Saint-Joseph avait accepté la prise en charge d’hospices puisque les écoles n’étaient plus viables.  Finalement, en décembre 1824, elle reçoit le document de naturalisation et devient citoyenne des Pays-Bas.

Cliquez sur le document pour l’agrandir et le lire. Acte de naturalisation de Françoise Blin de Bourdon. Document signé par le Roi Guillaume de Hollande et écrit en néerlandais et en français. Voyez le sceau du roi. Le document en parchemin a été touché par l’eau et le feu durant le bombardement de 1940.

Education : des religieuses qualifiées pour une mission efficace

1. Une bonne formation

Etant donné les exigences du métier, la candidate doit posséder les qualités requises, parmi celles-ci une conviction chrétienne sincère et une capacité à la partager, à la communiquer avec chaleur et gaieté mais aussi avec fermeté.  « On choisit des personnes d’un caractère gai pour former les enfants. »  (Julie, Lettre 349, 1er septembre 1814).  « Il ne faut pas qu’on puisse dire d’une éducatrice qu’elle est trop bonne.  Nous sommes dans un siècle où il faut tant de force d’âme, tant de caractère. »  (Julie, Lettre 168, 16 mars 1811).

Pour Julie, le développement du caractère et de la personnalité des enseignantes était d’une importance primordiale.  « Ce que l’enseignante est a plus d’importance que ce qu’elle fait ou ce qu’elle sait. » 

Ancienne gravure de la maison mère à Namur vers 1880.

Le temps de formation (noviciat) dure deux ans et fournit aux sœurs une formation de base.  Comme le souligne Mère Saint-Joseph, « … Le noviciat est fort long, comme elles sont en grande partie destinées à instruire, elles doivent être bien formées aux vertus et aux sciences ; il faut quelques années quoiqu’il en arrive encore assez souvent de bonnes familles et déjà toutes instruites et que quelques unes de nos élèves se destinent à notre état, ce qui abrège l’ouvrage. » (Lettre de Mère Saint-Joseph à sa famille, janvier 1832).  Les sœurs sont ensuite envoyées dans les maisons secondaires parfois éloignées de la maison mère.  L’expérience qu’elles acquerront continuera de les former tout au long de leur vie. 

Noviciat à Namur construit en 1887 et détruit lors du bombardement de 1940.

2. Accumuler les connaissances

Pour établir des écoles, Julie Billiart a besoin de maîtresses suffisamment instruites et capables de mener à bien l’éducation des enfants.  Julie s’applique d’abord à ce travail de formation auquel elle attache beaucoup d’importance.  C’est elle qui prend en charge les enseignements pour lesquels elle possède les compétences.  Les novices suivent des cours de catéchisme donnés par Julie Billiart elle-même.  Elle décrit dans ses lettres la méthode qu’elle utilise : « …toutes les sœurs apprennent leur catéchisme par cœur, je leur fais répéter, ensuite les sœurs se le demandent les unes aux autres, après je fais l’explication des articles ; je vois que cela va bien. »  (Lettre 64, 19 janvier 1808).  L’influence de Julie Billiart perdure au-delà de son décès car ses textes ou des exemples issus de sa vie sont utilisés à des fins pédagogiques ou d’édification. 

La formation comprenait à la fois des branches religieuses et des branches profanes.  « Il faut travailler la religion (et les vertus) sans négliger les sciences », (Julie Billiart, Lettre 162, 24 novembre 1810)  Bien que hiérarchisées, les deux compétences sont envisagées dès le noviciat.  L’écriture est très importante.    Les sœurs reçoivent aussi une formation en langue.  Les premières religieuses reçoivent aussi l’aide des Pères de la Foi en ce qui concerne leur formation aux sciences.  Le cours d’arithmétique était donné occasionnellement par le Père Thomas, ancien docteur de la Sorbonne.  « Tout ce que je demande au bon Dieu est que vous vous occupiez à vous cultiver le plus que vous pourrez. »  (Julie Billiart, Lettre 296, 24 décembre 1813).

Il est primordial que les maîtresses en sachent plus que leurs élèves.  L’incompétence des maîtresses peut devenir cause du retrait des pensionnaires et on connaît l’importance des enfants payants pour le bon fonctionnement de l’Institut.  « C’est pour nous un devoir « de n’épargner ni soin, ni peine pour nous bien instruire.  Il y aurait de grands inconvénients pour la formation de nos jeunes enfants à aller trop vite en besogne ».  Julie, Instructions.

3. Une formation de pédagogue

En plus des connaissances, les novices reçoivent une formation pédagogique.  Les écoles normales n’existaient pas encore au début du 19ème siècle.  Julie Billiart développe une vraie méthode d’enseignement.  Si l’ordre et la discipline étaient des conditions indispensables pour instruire les enfants, Julie insiste aussi beaucoup sur l’amour et le respect des enfants : « Prenez aussi garde de montrer beaucoup de douceur envers les enfants, ma fille. » (Lettre 57, 31 août 1807).  « Parlez avec respect à vos enfants, si vous voulez qu’elles vous respectent et vous aiment. »  (Lettre 336, 28 juin 1814).  Julie, elle-même, aimait les enfants « d’un amour surnaturel, intelligent, aussi tendre que profond » : « J’embrasse toutes mes petites filles que j’aime bien tendrement » (Lettre126, 17 juin 1809) ; « Je m’ennuie de ne pas les voir » (Lettre 144, 14 mars 1810) ; « Combien je serai contente si je trouve du progrès depuis mon départ !  Vous m’écrirez si elles sont bien sages. » (Lettre150, 8 juin 1810)  L’évolution des enfants est suivie de façon régulière par la supérieure générale qui demande à regarder les cahiers.  Les religieuses enseignantes se tiennent au courant des nouveautés qui sont proposées en matière d’enseignement, que ce soit pour s’y conforter (en musique par exemple) ou les refuser. 

Les élèves

L’apostolat enseignant des sœurs de Notre-Dame a pour objectif d’éduquer les jeunes filles au christianisme aussi bien pour leur enseigner des connaissances que pour leur permettre de prendre une part active dans la société.  Notre institut ne s’est proposé que « de former, par l’éducation, des mères chrétiennes, des familles chrétiennes » (Julie, 23ème conférence).  Julie insiste sur le respect de la dignité et du caractère sacré de chaque élève, elle souhaite des écoles où chaque élève puisse devenir pleinement elle-même.  « Il faut voir toutes les choses de la religion en grand mais ne point former de petites dévotes, mais de bonnes chrétiennes, des personnes utiles dans la société, de grandes âmes capables de persévérer dans le bien. »  (Julie, Lettre79, 6 juillet 1808)

1. Les différentes catégories d’élèves

Les premières sœurs de l’institut accueillent dans leurs classes des jeunes filles de moins de seize ans (Julie Billiart, Lettre 222, octobre 1812).  Ces enfants sont réparties en trois groupes de classes différents basés sur les revenus familiaux (les élèves pauvres, les externes payantes et les pensionnaires).  Il est très clair que la classe des pauvres est la principale source d’attention aux origines de la congrégation.

Dans son travail de recherche, Cécile Dupont nous donne des informations sur ces élèves.

 « Aux commencements de l’Institut, l’attention principale de Julie Billiart se tourne vers les pauvres : « Nous ne sommes que pour les pauvres, pour les pauvres, absolument que pour les pauvres. »  (Julie, Lettre 86, fin novembre 1808) Le principal souci des premières religieuses est de les fidéliser, de les faire revenir en classe.  Les enfants sont nombreux mais pas forcément assidus.  Une classe comptait aux alentours de cent élèves, une maîtresse parle de : « troupes de petites pauvres bien misérables tant pour le corps que pour l’âme » (Lettre de Catherine Daullée, 2 janvier 1809).  Ces petites pauvres appartiennent principalement à la classe ouvrière.  Avant de s’attaquer à l’âme, les sœurs débarbouillent les corps.  Face à ces corps « … malpropres mangés par les poux, remplis de gales, de teignes sans chemisier, sans bas … [dont] on voit le corps nu de toute part … » (Lettre de Catherine Daullée, 19 janvier 1811), les religieuses distribuent chemises, bonnets, mouchoirs et autres vêtements.  Ces vêtements sont un moyen de promouvoir à l’extérieur l’action de la congrégation mais ils sont surtout une façon de faire revenir les enfants pauvres.  Ces dons sont accompagnés de repas offerts aux enfants indigentes et quelquefois de dons d’argent (Lettre de Catherine Daullée, 11 avril 1811) : « Voilà le désavantage qu’il y a dans ce pays, si l’on n’habille pas les enfants, elles ne restent pas dans les classes (Lettre de Catherine Daullée, 19 janvier 1811).  Françoise Blin de Bourdon transmet dans ses lettres des aspects plus pratiques.  Les classes se donnent sous son supériorat de 8h à 11h30 puis de 13h à 17h.  Il est cependant question, dans certaines villes, de petites pauvres qui se présentent très tôt au couvent, entre autres, pour y être nourries.  Lorsque le corps est repu et plus présentable, les leçons peuvent alors déployer leur efficacité.  Le programme des classes de pauvres consiste en l’apprentissage des principes religieux, de la lecture, de l’écriture et des mathématiques de base.  Des compétences pratiques sont également inculquées aux élèves pauvres.  A Gand, elles pratiquent la dentelle.  Le catéchisme demeure cependant l’aspect primordial de leur éducation. »

Jubilé d’or de Mère Aimée de Jésus, 14 septembre 1899. Distribution de pain et d’un trousseau complet aux 640 enfants des classes gratuites de l’Institut Notre-Dame de Namur.

Les pensionnaires sont moins nombreuses.  Dans les premiers temps de l’institut, elles sont très souvent moins de dix.  Les attirer devient un enjeu de survie car elles sont la principale source de revenus des maisons secondaires.  Les pensionnaires revêtent un uniforme.  Julie Billiart espère ainsi lutter contre la coquetterie et promouvoir la simplicité (Témoignages des contemporaines, Mère Saint-Joseph et l’éducation au pensionnat de Namur, 1816-1838). 

Pupitre utilisé par les premières élèves pensionnaires, au temps de Mère Julie. Celui-ci est conservé au Centre d’héritage des Sœurs de Notre-Dame à Namur.

Les pensionnaires reçoivent une éducation dans leur langue dans la mesure du possible (le flamand principalement) et apprennent le français.  La religion est également enseignée au pensionnat car les enfants aisées doivent pratiquer les valeurs chrétiennes et en particulier la charité.  Les autres matières enseignées sont les mêmes que dans les classes de pauvres auxquelles sont additionnées des sciences et des arts plus approfondis (astrologie, gestion de livres de compte, musique, dessin…).  Le programme s’étoffe en même temps que se développe l’enseignement.  Mère Saint-Joseph met en avant le fait qu’il faille se tenir au courant de ce qui se passe dans les autres ordres afin de « répondre aux besoins du temps » (Témoignage de Félicie Minez, Mère Saint-Joseph et l’éducation au pensionnat de Namur, 1816-1838). 

Salle de dessin, Institut Notre-Dame de Namur. Photo prise entre 1906 et 1920.
Salle de musique, Institut Notre-Dame de Namur. Photo prise entre 1906 et 1920.

D’autres élèves, les externes payantes, sont accueillies dans les écoles de l’institut.  Leur programme de cours est moins étoffé que celui des pensionnaires.  Elles ne pratiquent pas la  musique et le dessin.  Les classes sont en général de taille moyenne, moins de cent élèves.

Une dernière catégorie d’élèves est mentionnée ponctuellement dans les lettres des supérieures générales : les néophytes, des élèves plus pauvres dont les frais de scolarité sont pris en charge par une bonne âme et qui compensent la charge qu’elles représentent en faisant de la dentelle (Julie Billiart, Lettre 189, 19 octobre 1811). [Note de Sr Marie-Rose Lepers : en fait, ce sont des jeunes filles plus âgées, qui doivent être rééduquées ; ce groupe a posé problème et, très vite, les sœurs ont cessé de s’en occuper.]

2. Programme et méthodologie

Les premiers programmes sont simples et peu différenciés pour les élèves payantes ou les classes gratuites.  L’intérêt porté à la pédagogie et à la pertinence  d’un « nouveau programme d’études » se développe après 1830 (Annales des Archives Générales, Tome 3, 3 mai 1833).  Les circonstances sont alors plus propices à une réflexion alliant méthode et programme.  C’est en 1832 que Françoise Blin de Bourdon, en collaboration avec les jésuites, établit un programme plus vaste.  L’annaliste des sœurs explique : « Sous la direction du révérend père Méganck et d’autres pères jésuites, nos principales sœurs maîtresses vont s’occuper à dresser un plan d’études plus étendu et plus approprié aux besoins actuels » (Annales des Archives Générales, Tome 3, août 1832).

La méthodologie avait déjà subi une importante modification via l’adoption de celle issue des Frères des Ecoles Chrétiennes (congrégation créée par Jean-Baptiste de la Salle (1651-1719) afin de fonder des écoles gratuites pour les garçons pauvres).  Les sœurs emploient des signaux pour diriger les enfants.  Ceux de Julie Billiart et Françoise Blin de Bourdon, petits instruments de bois ou métal produisant un son sec, sont encore conservés dans le Centre d’héritage établi au sein de la maison mère. 

Signal employé par Mère Julie. Celui-ci est conservé dans une vitrine au Centre d’héritage des Sœurs de Notre-Dame à Namur.

Pour conserver l’émulation au sein des élèves et lutter contre l’absentéisme, les sœurs distribuent des récompenses aux enfants les plus méritantes (Julie Billiart, Lettre 347, 19 octobre 1811).  Au centre d’héritage, sont également préservés des livres donnés comme prix à des élèves avec la signature de Mère Julie.

Prix de catéchisme mérité par Mademoiselle Jubert, signé par Julie, supérieure des Sœurs de Notre-Dame de Namur. Il s’agit d’un Formulaire des prières, édité à Namur en 1805. Ce livre de prix et d’autres (signés par Julie aussi) sont conservés au Centre d’héritage des Sœurs de Notre-Dame à Namur.
Prix de catéchisme mérité par Mademoiselle Jubert, signé par Julie, supérieure des Sœurs de Notre-Dame de Namur. Il s’agit d’un Formulaire des prières, édité à Namur en 1805. Ce livre de prix et d’autres (signés par Julie aussi) sont conservés au Centre d’héritage des Sœurs de Notre-Dame à Namur.

Conclusion

Qui aurait pensé que Julie Billiart, humble paysanne sans grande instruction, serait à l’origine d’une Congrégation enseignante des plus fécondes du XIXème siècle ?  Comme le souligne Sr Mary Linscott, « Julie était éducatrice, non en théorie mais en pratique ».  Julie qui n’avait probablement pas connaissance des écrits pédagogiques de l’époque, va pourtant se révéler grande pédagogue.  Ses lettres dans lesquelles les grandes lignes de l’éducation sont tracées nous montrent une personne pleine d’humour et d’une patience sans bornes, toujours de bonne humeur.  Julie ne cachait pas les responsabilités ni les difficultés d’une telle mission :« S’il faut bénir le bon Dieu de ce qu’il envoie des enfants à élever, » il ne faut pas oublier « qu’avec le nombre, la responsabilité augmente, car selon la religion, ce n’est pas une petite charge que d’avoir de jeunes cœurs à former.  Oh ! Qu’il est difficile de bien faire cette fonction-là dans le siècle où nous sommes. » (Julie, Lettre 163, 1er décembre 1810).  Ces lettres sont remplies de mots d’encouragement  qui stimulaient les sœurs dans leur travail : « On voudrait voir des fruits plus abondants, cela serait bien à désirer, mais nous sommes dans un siècle qui n’est pas favorable.  Il faut beaucoup prier pour nos chères enfants, afin que le Seigneur fasse fructifier la sainte semence.  Nous n’étions pas meilleures qu’elles à leur âge. »  (Julie, Lettre 204, 11 avril 1812). 

Carte des fondations de Julie. Julie fonde les premières écoles à Amiens, Saint-Nicolas, Namur, Montdidier, Rubempré et Jumet sans avoir besoin de traverser des frontières puisque la Belgique n’existait pas encore. Si à Amiens on accepte mal les voyages de Julie, il n’en est pas de même à Namur où elle est soutenue par Mgr Pisani favorable à toutes ses démarches de fondations. Elle parcourt des kilomètres pour assurer une maison accueillante aux sœurs et à leurs élèves. En 1809, elle est à Saint-Hubert ; en 1810, c’est la fondation du Nouveau Bois à Gand et, en 1811, l’installation à Zele. Malgré la guerre durant les dernières années du régime napoléonien, Julie poursuit encore son œuvre d’éducation en ouvrant des écoles à Andenne, Gembloux et Fleurus.
Plaque fixée dans l’entrée de chaque école des SND en Belgique et en France.

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Texte : Marie Felten, archiviste générale des SND de Namur et Sr Christiane Houet, coordinatrice du Centre d’héritage des SND de Namur

Traduction anglaise : Sr Jo Ann Recker

Bibliographie :

  • Tous les documents reproduits dans ce texte sont conservés aux Archives générales des SND à Namur (archives.generales@sndden.org).
  • Marie Halcant, Les idées pédagogiques de la Bienheureuse Mère Julie Billiart, Paris, 1930.

Qui est Marie Halcant, auteur des Idées pédagogiques de la Bienheureuse Mère Julie Billiart (1930) ? 

Sous ce pseudonyme, se cache Sœur Marie-Chantal (Elise Canivez, 1873-1934).  En 1918, la supérieure générale lui demande de recueillir dans les lettres, les écrits et les souvenirs de Mère Julie les notes relatives à l’instruction et à l’éducation de la jeunesse.  Ce travail est réalisé pour une séries d’opuscules intitulés « Idées pédagogiques de… » qui a pour but de mettre à l’honneur « les fondateurs d’ordres religieux enseignants qui ont reçu de Dieu les lumières spéciales pour parvenir au but de leur Institut ».

Sr Marie-Chantal instaure dans les classes élémentaires des écoles des Sœurs de Notre-Dame de nouveaux procédés d’enseignement selon le « système Montessori ».  Grâce à elle, un mouvement de rénovation des écoles enfantines se produit partout en Belgique.  Son travail exceptionnel attire les éloges des maîtres éminents en sciences pédagogiques, jusqu’en France et en Suisse.  « La compétence de Sœur Marie-Chantal était unique dans le domaine de l’éducation enfantine où elle fut une initiatrice et une pionnière. »

  • Sr Marie-Thérèse Béget, Les idées pédagogiques de Julie Billiart, s.d.
  • Cécile DUPONT, Le Salut des âmes via le développement de l’enseignement au féminin : les sœurs de Notre-Dame de Namur, entrepreneures de l’éducation (1804-1842), UCL, Louvain-la-Neuve, Juin 2014
  • Sr Mary Linscott, Au ciel, à pied, 1969.

EDUCATION

French

Vocation of the Sisters of Notre Dame de Namur:  Education

“It is true that not only the educational links have been broken but education has become too selective and elitist. It seems that only people or persons who have a certain level or who have a certain capacity have a right to education, but certainly all children and all young people have a right to education. This is a global reality that makes us ashamed. It is a reality that leads us to a human selectivity, and that instead of bringing peoples closer, it distances them; it also distances the rich from the poor; it distances one culture from another … And here comes our work: to find new ways.”

Pope Francis, World Congress on Education, Rome, November 21, 2015

Logo of Notre-Dame Schools created by Mrs. Carla Findlay.

The tradition of the Congregation of the Sisters of Notre Dame is centered on education.  This latter is marked by the gospel values lived by Saint Julie Billiart, such as goodness, trust, respect for human dignity and for that of the Son of God.

Mère Julie in classes

On February 2, 1804, Julie Billiart and Françoise Blin de Bourdon consecrated themselves to God by means of the vows of chastity and poverty and they founded an institute dedicated to Christian education.  The act of consecration of Françoise Blin de Bourdon is preserved in the General Archives of the Congregation.  Here is what can be read related to the mission to which she gives herself:  Françoise commits herself to work with all her strength for the religious instruction of “poor orphan girls”.  To “compensate for her own inability to extend her service to all the abandoned poor of the towns and countryside” she proposes to “prepare school teachers” who would go wherever they might be needed. 

Click on the document to enlarge and read. First page of the Consecration on February 2, 1804, signed by Françoise Blin, no date. (General Archives of the Sisters of Notre Dame, Namur, BC300)
Click on the document to enlarge and read. First page of the Consecration on February 2, 1804, signed by Françoise Blin, no date. (General Archives of the Sisters of Notre Dame, Namur, BC300)

The historical climate and the beginnings of the work of education

We are in the days following the French Revolution of 1789.  Yes, the National Convention put forth the idea of schools accessible to all children and, moreover, drafted school legislation that was a source of hope but that did not produce significant results.  Not one primary school was opened.  The children whose families are able to pay fees are instructed by teachers who lived on this remuneration.  To combat the lack of education on the part of the poor, the Church created a few Sunday schools but no free classes were available on a daily basis.  The children of the poor grew up, therefore, in the most complete ignorance.  “Providence placed Julie in the place and at the moment where her life could be the most fruitful. Fifty years earlier, her work would have been impossible; fifty years later, it would have been too late.”  (Sister Mary Linscott, To Heaven on Foot, 1969.)

By consecrating her institute to the education of the most poor, Julie is filling an institutional void.  That is why, at the creation of her first classes, Julie only wants poor girls who are not able to pay for their instruction. 

Napoleon’s power does not make the life of teaching congregations, or of those who ran hospitals, easy.  He capitulates, however, realizing that education was too costly for the state and he authorizes congregations to do it.  An imperial authorization is required, a recognition not given by virtue of the right of freedom of association but incumbent upon services rendered regarding teaching or assistance. 

On June 19, 1806, the statutes of the Association called Notre Dame are approved by Napoleon.  The opening of free schools is authorized.  The first classes of the Sisters of Notre Dame open in Amiens in 1806.

Click on the document to enlarge and read. Approval by Napoleon of the statutes on June 19, 1806. National Archives of Paris, National Archives, F196310 num. 1150.

Upon the death of Julie Billiart in 1816, around ten schools exist.  Mother St. Joseph opens others, but between 1815 and 1830, the Dutch government of William I imposes major impediments on Catholic education.  The King’s project is to laicize education and to refuse any foreigners the right to exercise authority over instruction.  King William I sets the number of sisters authorized to live in each house.  The Sisters are obliged to take an examination before a committee of instruction.  Mother St. Joseph thinks about resigning as Superior General in favor of a Sister of Flemish origin for the good of the Congregation.  In the meantime, Mother St. Joseph had accepted taking charge of several nursing homes since schools were no longer viable.  Finally, in December of 1824, she receives her document of naturalization and becomes a citizen of the Netherlands. 

Click on the document to enlarge and read. Act of Naturalization of Françoise Blin de Bourdon. Document signed by King William of Holland and written in Dutch and in French. Notice the seal of the King. The parchment document was affected by water and fire during the bombardments of 1940.

Education:  qualified religious for an effective mission

  1.  A good formation

Given the demands of the profession, the candidate must possess the required qualities, among which are a sincere Christian faith and the ability to share it, to communicate it with warmth and joy but also with firmness.  “Persons of a cheerful character are chosen to form children…” (Julie, Letter 349, September 1, 1814).  “It must not be said of an educator that she is too kind.  We live in a century when so much strength of soul, so much character is needed!” (Julie, Letter 168, March 16, 1811).For Julie, character development and the personality of the teachers was of primordial importance.  “What the teacher is has more importance than what she does or what she knows.”

Old engraving of the Mother House in Namur around 1880

The period of formation (the novitiate) lasts two years and provides the sisters with a basic formation.  As Mother St. Joseph underscores:  “The novitiate is rather long.  Since they are in large part destined to teach, they must be well formed in religion and in the sciences; a few years are necessary even if some still come from good families, already well instructed, and if some of our students are destined for our state of life, which shortens the task” (Mother St. Joseph’s letter to her family, January 1832).  The Sisters are then sent to secondary houses sometimes far from the Mother House.  The experience that they will acquire will continue to form them throughout their life. 

Novitiate constructed at Namur in 1887 and destroyed at the time of the bombardments of 1940.

2. Curriculum building

In order to establish schools, Julie Billiart needs teachers sufficiently instructed and capable of undertaking the education of children.  Julie applies herself first to this work of formation to which she attaches great importance.  It is she who takes charge of the instruction for which she possesses competency.  The novices take classes given by Julie Billiart herself.  She describes in her letters the method that she is using: “…all the sisters learn their catechism by heart; I make them repeat it , and then the sisters ask one another the questions.  After that comes the explanation of the articles.  I can see that it is going well.”  (Letter 64, January 19, 1808).  The influence of Julie Billiart lasts beyond her death because her texts or the examples that come from her life are used for these pedagogical ends or for purposes of edification. 

The formation included at the same time both religious and profanes branches.  “We must always put the exercise of religion first in obligation, before writing and counting, etc.  We must do the one and, as much as possible, not neglect the other.”  (Julie Billiart, Letter 162, November 24, 1810).  Although prioritized, the two competencies are envisaged from the time of the novitiate.  Writing is very important.  The sisters also receive a formation in language.  The first religious also receive the assistance of the Fathers of the Faith with respect to their formation in the sciences.  The course in arithmetic was occasionally given by Father Thomas, a former professor at the Sorbonne.  “All that I ask the good God is that you may be occupied in improving your minds as much as possible.” (Julie Billiart, Letter 296, December 24, 1813). 

It is essential that the teachers know more than their pupils.  Lack of competence on the part of teachers can become the cause of the withdrawal of boarders and the importance of paying students for the good functioning of the Institute is known.  “It is a duty for us ‘not to spare either care or effort in becoming well educated.  It would be a great disadvantage for the education of our children to proceed too quickly.”  (Julie, Instructions)

3. A pedagogical formation

In addition to this knowledge, the novices receive a pedagogical formation.  Normal schools (for teacher training) did not exist until the beginning of the 19th century.  Julie Billiart developed a true methodology of teaching.  If order and discipline were indispensable conditions for instructing children, Julie insists very much on the love of and respect for children.  “Take care also to be very gentle with the children.”  (Letter 57, August 31, 1807)  “Be especially careful about speaking with respect to your children if you want them to respect you and love you.” (Letter 335, June 28, 1814)  Julie, herself, loved children “with a supernatural love, intelligent, and as tender as profound”: “I embrace all my little girls, whom I love very much.” (Letter 126, June 17, 1809)   “I am distressed at not seeing them.”  (Letter 144, March 14, 1810) “How pleased I shall be to find progress since my departure!  Write and tell me if they are very good.” (Letter 150, June 8, 1810)  The progress of the children is followed regularly by the Superior General who asks to look at their notebooks.  The religious teachers keep up to date on changes that are proposed in educational matters, whether to support them (in music, for example) or reject them.

The students

The teaching apostolate of the Sisters of Notre Dame has for its objective the education of girls in Christianity as well as to teach them disciplines that permit them to take an active role in society.  “Our institute only proports “to form, by means of education, Christian mothers, Christian families” (Julie, 23nd Conference).   Julie insists on respect for the dignity and the sacred nature of each student.  She wants schools where each student might become fully herself.  “Take a large view of all that belongs to religion but not with a view to forming ‘little devotees’ but good Christians, persons useful to society, great souls capable of persevering in the good.” (Julie, Letter 79, July 6, 1808)

  1. The different categories of students

The first sisters of the Institute welcomed into their classes girls younger than 16 years of age (Julie Billiart, Letter 222, October, 1812).  These children are separated into three different groups based on family means (poor students, paying day students and boarders).  It is very clear that the class of poor children is the principal focus at the origins of the Congregation. 

In her research, Cécile Dupont gives us information on these students.

“At the beginnings of the Institute, Julie’s main attention turns toward the poor“We exist only for the poor, for the poor, absolutely only for the poor.”  (Julie, Letter 86, end of November, 1808).   The main concern of the first sisters is to foster them, to have them return to class.  The children are numerous but not necessarily diligent.  One class counted close to 100 pupils; a teacher speaks of: “troupes of poor little children from desperate circumstances as much for physical needs as for their souls.”  (Letter from Catherine Daullée, January 2, 1809)  These poor children belonged primarily to the working class.  Before tackling the needs of the soul, the sisters tend to the body.  In front of these bodies “…dirty, eaten by lice, filled with scabs, with ringworms,  without blouses, without stockings …whose body can be seen bare from all sides…”  (Letter from Catherine Daullée, January 19, 1811).  The sisters distribute blouses, bonnets, handkerchiefs and other clothing.  These articles of clothing are a manner of publicizing the work of the Congregation but they are especially a way of causing poor children to return.  These gifts are accompanied by meals offered to the indigent children and sometimes gifts of money (Letter from Catherine Daullée, April 11, 1811).  “This is the disadvantage that exists in this country.  If the children are not dressed, they do not stay in the classes” (Letter from Catherine Daullée, January 19, 1811.  Françoise Blin de Bourdon conveys in her letters some of the most practical aspects.  The classes are given during her mandate as superior from 8:00 – 11:30 am then from 1:00 to 5:00 pm.  In some towns, however, there is the issue of children who arrive very early at the convent, among other things, to be fed there.  When the body is full and more presentable, lessons are able to proceed more effectively.  The schedule of the classes for the poor consist in studying religious principles, reading, writing and the basics of mathematics.  Practical competencies are taught, as well, to the poor students.  In Ghent, they practice lace-making.  However, the catechism remains the focus of their education.

Golden Jubilee of Mère Aimée de Jésus, September 14, 1899. Distribution of bread and a complete outfit to 640 children in the free schools of the Institute Notre Dame de Namur.

Boarders are less numerous.  From the first days of the Institute, there are often fewer than 10.  Attracting them becomes a question of survival because they are the principal source of revenue in the secondary houses.  Boarders wear a uniform.  Julie Billiart hopes in this way to combat coquetry and promote simplicity.  (Testimonies of contemporaries, Mother St. Joseph and education at the boarding school in Namur, 1816-1838). 

Desk used by the first boarders in the time of Mère Julie. This one is preserved in the Heritage Center of the Sisters of Notre Dame of Namur.

The boarders receive an education in their language as far as possible (Flemish principally) and learn French. Religion is also taught in the boarding school because the children of the leisure class must practice Christian virtues and, in particular, charity.  The other subjects taught are the same as in the poor classes to which are added the sciences and the arts in more depth (astrology, bookkeeping, music, drawing…)  The curriculum is expanded as instruction evolves.  Mother St. Joseph puts forth the fact that it is necessary to stay up to date with what is happening in the other Orders so as to “respond to the needs of the times” (Testimony of Félicité Minez, Mother St. Joseph and education at the boarding school in Namur, 1816-1838).

Art room, Institute Notre Dame de Namur. Photo taken between 1906 and 1920
Music room, Institute Notre Dame de Namur. Photo taken between 1906 and 1920

Some other students, paying day students, are welcomed into the schools of the Institute.  Their curriculum is less broad than that of the boarders.  They do not take music and drawing.  The classes are generally of medium size, fewer than 100 students.

A last category of students is mentioned occasionally in the letters of the Superiors General:  the neophytes, older girls whom the parish priest wanted to rescue from unfavorable moral conditions by having them live at the convent and who compensate for the burden they represent by making lace.  (Julie Billiart, Letter 189, October 19, 1811. 

 2. Curriculum and methodology

The first courses of study are simple and only slightly differentiated for the paying students or the free classes.  The interest brought to methodology and to the pertinence of a “new program of studies” is developed after 1830 (Annals of the General Archives, volume 3, May 3, 1833).  Circumstances become more propitious for reflection on method and curriculum.  In 1832, Françoise Blin de Bourdon, in collaboration with the Jesuits, established a broader curriculum.  The annalist of the sisters explains:  “Under the direction of Reverend Father Méganck and other Jesuit Fathers, our principal sister teachers are going to be occupied with drawing up a plan of studies more extensive and more appropriate to the needs of today.”  (Annals of the General Archives, volume 3, August, 1832.)

Methodology had already undergone significant modification by means of the adoption of that coming from the Christian Brothers (Congregation founded by Jean-Baptiste de la Salle (1651-1719) for the purpose of forming free schools for poor boys.)  The sisters use signals to direct the children.  Those of Julie Billiart and Françoise Blin de Bourdon, little instruments of wood or metal and producing a dry sound or click, are preserved in the Heritage Center established in the heart of the Mother House. 

Signal used by Mère Julie. This one is preserved in a display case in the Heritage Center of the Sisters of Notre Dame in Namur.

In order to keep a friendly competition among the students and combat absenteeism, the sisters distribute prizes to the most deserving (Julie Billiart, Letter 347, August 18, 1814.)  In the Heritage Center, there are preserved, in addition, some books given as prizes to students and that bear the signature of Mère Julie. 

Catechism prize earned by Miss Jubert, signed by Julie, Superior of the Sisters of Notre Dame de Namur. It is a Manual of Prayers, edited in Namur in 1805. This prize book and others (also signed by Julie) are preserved in the Heritage Center of the Sisters of Notre Dame in Namur.
Catechism prize earned by Miss Jubert, signed by Julie, Superior of the Sisters of Notre Dame de Namur. It is a Manual of Prayers, edited in Namur in 1805. This prize book and others (also signed by Julie) are preserved in the Heritage Center of the Sisters of Notre Dame in Namur.

Conclusion

Who would have thought that Julie Billiart, humble country girl without a great deal of education, would begin one of the most fruitful teaching congregations of the 19th century?  As Sr. Mary Linscott highlights it: “Julie was an educator, not in theory but in practice.”  Julie, who had probably no familiarity with the pedagogical writings of the time, is nonetheless going to show herself to be a great pedagogue.  Her letters in which her educational outline is delineated reveal to us a person with a keen sense of humor and a limitless patience, always in a good mood.  Julie hid neither responsibilities nor difficulties of such a mission. “ Let us bless the good God for sending us children! Do not forget, your responsibility before the good God grows with the number of children. The formation of young hearts in accordance with religion is not a small task.  How difficult it is to form them well in the times in which we live!” (Julie, Letter 163, December 1, 1810)  These letters are full of encouraging words that inspire the sisters in their work: ”We should like to see more abundant fruit; that would be very desirable but we live in a century which is not favorable.  We must also pray for our dear children so that the good God may cause the holy seed to bear fruit in their young hearts.  At their age we were no better than they are.”  (Julie, Letter 204, April 11, 1812)

Map of Julie’s foundations. Julie founded the first schools in Amiens, Saint Nicolas, Namur, Montdidier, Rubempré and Jumet without having to cross frontiers since Belgium did not yet exist. If, in Amiens, Julie’s travels were poorly tolerated, it is not the same in Namur where she was supported by Monsignor Pisani who was looked favorably on all her efforts to establish foundations. She traveled for miles to assure that a house was suitable for sisters and their pupils. In 1809, she is a Saint-Hubert; in 1810, it’s the foundation at Nouveau-Bois in Ghent and, in 1811, the installation in Zele. In spite of war during Napoleon’s last years, Julie still pursued her work of education by opening school in Andenne, Gembloux and Fleurus.
Plaque fixed in the entrance of each SND school in Belgium and France.

Text:  Marie Felten, General Archivist of the Sisters of Notre Dame de Namur and Sr. Christiane Houet, Coordinator of the Heritage Center of the Sisters of Notre Dame de Namur

English translation:  Sr. Jo Ann Recker

Bibliography

  • All the documents reproduced in this text are preserved in the General Archives of the Sisters of Notre Dame in Namur (archives.generales@sndden.org).
  • Marie Halcant, The Pedagogical Ideas of Blessed Mother Julie Billiart, Paris, 1930. 

Who is Marie Halcant, author of The Pedagogical Ideas of Blessed Mother Julie Billiart (1930)?

Sister Marie Chantal (Elise Canivez, 1873-1934) is hidden under this pseudonym.  In 1918, the Superior General asks her to collect in the letters, the writings, and the recollections of Mère Julie, the notes relative to the teaching and education of youth.  This study was projected for a series of pamphlets entitled “Pedagogical Ideas of…” whose purpose was to honor “the founders of religious teaching Orders who had received from God gifted insights in order to achieve the aim of their Institutes.”

Sr. Marie Chantal establishes in the elementary classes of the schools of the Sisters of Notre Dame new procedures for instruction according to the “Montessori system.”  Thanks to her, a renewal movement in “infant schools” arose everywhere in Belgium.  Her exceptional work attracts the praise of eminent teachers of pedagogical studies and reaching into France and Switzerland.  The expertise of Sr. Marie Chantal was unique in the early childhood domain where she was an initiator and a pioneer. 

  • Sr. Marie-Thérèse Béget, The Pedagogical Ideas of Julie Billiart, no date
  • Cécile DUPONT, The Salvation of Souls by means of the Development of Feminine Education: The Sisters of Notre Dame de Namur, Educational Entrepreneurs (1804-1842), UCL, Louvain-la-Neuve, June, 2014
  • Sr. Mary Linscott, To Heaven on Foot, 1969