Sainte Julie et Françoise, Sœurs de Notre-Dame, deux amies et éducatrices

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Françoise Blin de Bourdon (Mère Saint-Joseph de 1816 à 1838)

Voici l’histoire d’une grande amie de Julie Billiart, Françoise Blin de Bourdon, sans qui la congrégation n’aurait jamais vu le jour !

Un des dons que la congrégation considère comme le plus précieux est le fait qu’elle soit née d’une profonde amitié entre deux femmes.  C’est une de ces amitiés qui peuvent figurer parmi les grandes amitiés dans la vie religieuse. 

Françoise possédait une immense capacité d’amitié.  Nous allons surtout parler de celle qui l’unissait à Julie.

L’histoire de 22 ans d’amitié entre Julie et Françoise (entre 1794 et 1816)

Nées au milieu du 18ème siècle (Julie en 1751 et Françoise en 1756), dans le Nord de la France, dans des milieux fort différents, les 40 premières années de leur vie ne se ressemblent pas par les circonstances extérieures, mais offrent de grandes similitudes au niveau de leur engagement envers le Seigneur.  Elles avaient une vie intérieure très riche.  Julie meurt en 1816, après 22 ans d’amitié et de travail commun.

La congrégation des Sœurs de Notre-Dame de Namur est fondée sur une amitié IMPRÉVISIBLE entre deux femmes françaises très DIFFÉRENTES [Julie et Françoise étaient différentes en caractère : la première joviale, extravertie ; l’autre plus discrète ; elles étaient aussi différentes de par leur origine et leur éducation : l’une est d’un milieu modeste et a été à l’école du village et l’autre est de la haute noblesse aristocratique avec une bonne éducation.  Pourtant nous verrons que Julie et Françoise se ressemblent par la manière de vivre pour le Seigneur].

1. Vie de Françoise Blin de Bourdon avant sa rencontre avec Julie

En quatre mots : Aristocratie, bonne éducation, châtelaine et carmel

  • Aristocratie : Une naissance noble dans une famille aisée, fruit de l’union entre les Blin de Bourdon et les Fouquesolles

La famille de Françoise était l’une des plus anciennes de Picardie, dans le Nord de la France.  Son histoire remonte au onzième siècle.  Au Moyen-âge il y avait un dicton à propos de son nom.  Quand quelque chose était bon, les gens disaient que c’était “bon comme un Blin.”

Portrait de Françoise Blin de Bourdon, demoiselle de Gézaincourt.

Lorsque ses parents se marient en 1748, son père, Pierre-Louis Blin de Bourdon avait 42 ans et sa mère, Marie-Louise-Claudine de Fouquesolles en avait 17.  Née le 8 mars 1756, et précédée par un frère Louis-Marie-César et une sœur Marie-Louise-Aimée, elle était la troisième et dernière enfant. Baptisée le lendemain de sa naissance, en la fête de Ste Françoise Romaine. Agée seulement de 25 ans et avec deux autres enfants de deux et trois ans, la maman de Françoise fut encouragée à laisser le nouveau-né au manoir de ses parents à Gézaincourt, une vaste et belle maison de campagne avec des jardins (30 km d’Amiens). A part quelques séjours à Bourdon où ses parents possèdent le château, elle passe son enfance à Gézaincourt, chez ses grands-parents maternels, le baron et la baronne de Fouquesolles.  La grand-mère de Françoise, avec l’assistance d’une gouvernante, Mademoiselle Ursule, introduisit la jeune enfant dans ses premières expériences d’éducation, à la fois religieuses et laïques.  Françoise est élevée dans l’amour.  Elle était une petite fille obstinée et têtue.

  • Education raffinée :

A l’âge de 6 ans, Françoise devint pensionnaire chez les Bénédictines à Doullens.  C’est là qu’elle reçut la confirmation à l’âge de 8 ans.  En 1768, elle fut envoyée pour deux ou trois ans chez les Ursulines à Amiens pour parfaire son éducation.  A l’âge de dix-neuf ans, pour préparer ses débuts dans la société française, elle fréquente les salons de Paris et est présentée à la Cour de Versailles.  Elle fut une amie de la sœur du roi Louis XVI, Madame Elisabeth.

Illustration T.J. Bond dans Mother St. Joseph by SND, Sands and Co, Glasgow, 1964.

Françoise a 25 ans quand sa sœur et son frère se marient.  A l’âge de 25 ans, elle est maintenant seule avec ses parents à Bourdon.  C’est une souffrance pour elle car elle s’entendait bien avec son frère qui était un véritable ami et confident.  Celui-ci s’établit à Amiens où il achète un hôtel rue des Augustins.

Trois ans plus tard, elle a 28 ans : son grand-père maternel et sa mère décèdent (son grand-père le 24 février 1784 et sa mère le 2 avril).  Sa mère avait 53 ans ; elle est morte 10 mois après un accident de voiture.

Françoise a beaucoup souffert de ses disparitions.

  • Châtelaine et Carmel :

Françoise ne reste pas longtemps avec son père car son devoir l’appelle à Gézaincourt.  Elle doit aider sa grand-mère et assumer ses devoirs de châtelaine du vaste domaine. Elle fait le don d’elle-même à sa grand-mère, aux villageois, elle devient distributrice des aumônes aux plus pauvres.  Là, elle administre le domaine et ses vastes dépendances. Elle visite aussi les malades et les soigne au moyen de plantes médicinales qu’elle cultive; les villageois demandent volontiers conseil à la « bonne demoiselle ». Le curé de la paroisse affirma plus tard que Françoise allait chaque jour à la messe, priait longuement et communiait souvent. [Françoise sans le savoir se préparait à gérer la future congrégation, à devenir bonne gestionnaire afin de prendre les bonnes décisions pour accroître l’Institut  – cfr. Mémoire de Cécile Dupont en vue de l’obtention d’un master en histoire : Les SND de Namur, entrepreneures de l’éducation (1804-1842), Louvain-la-Neuve, 2014].
On a trouvé dans ses écrits des notes qui montrent un engagement très profond envers Dieu.  Dans ses notes personnelles, elle avait écrit, en 1783, « demi-conversion, lumière imparfaite » et, en 1785 (à 29 ans), « Conversion entière. Résolution invariable d’écarter tout ce qui m’éloignerait de ma fin ». Elle souhaitait entrer au Carmel.

En 1789, la Révolution éclate.  Françoise, à cause de son origine sociale, souffrira terriblement de la Révolution française.

Illustration T.J. Bond dans Mother St. Joseph by SND, Sands and Co, Glasgow, 1964.

En 1793, les membres de la famille Blin de Bourdon (le père –âgé de plus de 80 ans-et le frère de Françoise), dont certains sont accusés à tort d’avoir fui le pays, sont emprisonnés.  En février 1794, Françoise est arrêtée, à la place de sa grand-mère –qui meurt le 18 mars-, et conduite à la prison d’Amiens.  Vu l’encombrement des maisons d’arrêt, on propose aux prisonnières d’être transférées chez les Carmélites, retenues captives dans leur monastère.  Seule Françoise accepte. [Françoise ne les rencontrera pas mais elle dit les entendre prier].  Ce n’est qu’après la mort de Robespierre qu’ils seront tous libérés les 3 et 4 août 1794 ; Françoise rejoint alors son frère à l’hôtel Blin, à Amiens. Le Vicomte part pour Bourdon ; Françoise reste un an à Amiens.
C’est là qu’elle va rencontrer Julie.
Quelques mots sur la vie de Julie :
Julie, quant à elle, souffre terriblement de la Révolution française à cause de sa fidélité à l’église et sa grande foi. Contrainte de fuir son village qu’elle n’avait jamais quitté.  A 40 ans, paralysée, ayant perdu l’usage de la parole, ayant connu plusieurs domiciles à Gournay-sur-Aronde et à Compiègne, elle fut recueilli en octobre 1794 par une aristocrate connue à Cuvilly, la comtesse Baudoin. 

2. La rencontre

Peu de temps après l’arrivée de Julie à l’hôtel Blin (cfr. thème du mois d’avril), Madame Baudoin propose à Françoise de rencontrer Julie.  Françoise qui n’avait pas trop d’occupation accepte.

Bande dessinée de Julie Billiart, éditions du Signe, 2000.

Françoise devait écrire plus tard dans ses Mémoires au sujet de leur rencontre :

« Cette demoiselle (Françoise), qui n’avait pas bcp d’occupations, voulut bien faire connaissance avec la malade ; mais, ne pouvant pas entendre le langage de l’infirme, il semble que ces visites ne devaient pas avoir bcp de charme pour elle… Cette demoiselle finit, contre toute apparence de raison naturelle, à s’y attacher au point que l’on verra par la suite. »

Julie s’attache tout de suite à Françoise.  Elle l’avait déjà vue dans une vision (voir le thème du mois de mai) et la reconnaît. 

Au début, la rencontre entre Julie (43 ans) et Françoise (38 ans) est difficile ; Julie a de la peine à s’exprimer et Françoise ne la comprend pas.

C’est intéressant de voir que c’est Françoise qui se met au service de Julie.  Elle décide d’accomplir une œuvre de charité, un travail de compassion.  Selon Saint François de Sales, l’amitié n’est pas seulement un sentiment mais un effort résolu qui suit une décision.  Ce qui commence par un travail de compassion se transforma en l’un des plus beaux exemples d’amitié spirituelle entre deux femmes. 

Un des fondements de l’amitié est qu’elle croit avec le temps.  Très vite, donc, des liens d’affection se tissent entre les deux femmes.  Les visites deviennent de plus en plus fréquentes.  Toutes les deux avaient des affinités pour les choses spirituelles.

3. Dans la relation d’amitié entre Julie et Françoise, on peut voir 3 étapes. 

La première étape se situe entre 1794 et 1799.

L’amitié commence

  • avec une ressemblance entre les personnes (Les deux femmes avaient été mises à l’épreuve de la SOUFFRANCE aux moments cruciaux de la Révolution française – Julie paralysée et Françoise éprouvée par la mort de sa mère et de ses grands-parents et par une période de terrible emprisonnement.  Toutes deux étaient sorties de leurs épreuves avec une FOI RENFORCÉE et un engagement plus profond). 
    L’amitié entre Julie et Françoise est la seule vraie amitié comme le disaient les Anciens : celle basée sur le bien. Julie et Françoise se ressemblent dans cette vertu. Et il y a RÉCIPROCITÉ dans la reconnaissance mutuelle de la VERTU propre à chacune est évidente.  Il y a mutuelle bienveillance qui s’exprime par le fait de désirer l’amour de Dieu l’une pour l’autre.  C’est une « Amitié affectueuse centrée sur Jésus ».  Nous pouvons dire que dès le début l’amitié ente Julie et Françoise était d’ordre spirituel. 
    Saint Augustin écrit qu’il éprouverait le besoin d’approcher et de connaître une personne dont l’amour pour le Christ s’était prouvé face à l’épreuve ou la persécution, et de se lier d’amitié avec elle.  Tel était le cas pour Julie et Françoise dont l’amour pour le Christ s’était prouvé avant leur rencontre.

Bientôt, se forme autour de Julie une association pieuse. En plus de Françoise, les filles de Madame Baudoin invitent leurs amies, les demoiselles de Méry et Doria.  L’abbé Thomas, caché à l’hôtel Blin, anime le groupe et célèbre l’eucharistie.  Des enfants sont baptisés et confirmés dans la chambre de Julie.  Mais cette société n’eut qu’une existence éphémère.  Françoise restera la seule compagne de Julie.

Françoise reste un an à Amiens.

Entre 1795 et 1797, Françoise séjourne à Gézaincourt et à Bourdon près de son père malade.  Pendant ces deux années de séparation, Françoise et Julie s’écrivent de nombreuses lettres.  Françoise rentre à Amiens après le décès de son père.

On a conservé les lettres de Julie à Françoise : 33 lettres où l’on peut découvrir l’affection qu’elles se portaient.  Elles communiquaient leur amitié.  Et comme disait Saint François de Sales : le manque de communication (union des cœurs) peut mettre fin à l’amitié.

  • Julie devient vite la « Mère » dans leur correspondance.  Alors que Françoise est la personne dotée d’un statut social et la première à avoir offert son soutien, c’est Julie qui est devenue la directrice spirituelle en qui l’on a toute confiance. 

Après la mort de son père, Françoise était libre de se consacrer à Dieu comme elle le souhaitait.  Mais, elle avait des doutes quant à la forme du projet : elle hésitait à devenir Carmélite.  C’est alors que Julie lui fait part de ce qu’elle avait vu au cours d’une vision qu’elle avait eue quand elle se cachait à Compiègne : des femmes religieuses et parmi elles se trouvaient le visage de Françoise que Julie ne connaissait pas encore.  Françoise retourne confiante à Amiens.

Fin 1797, une nouvelle « Terreur » éclate. L’abbé Thomas, poursuivi jusque dans l’hôtel Blin, échappe à ses agresseurs le 15 juin 1799.  Le lendemain, le Père Thomas, Françoise, Julie et sa nièce Félicité se réfugient à Bettencourt.  Ensemble, ils évangélisent le village.  La santé de Julie s’améliore et elle commence à parler. 

Dans toute amitié, il y a une deuxième et une troisième phase :

  • Entre 1799 et 1803 (c’est la deuxième étape de leur relation d’amitié) : Période heureuse où elles vivent ensemble à Bettencourt  – les amies se communiquent leur vie intérieure et participent chacune aux qualités de l’autre.
    Importance de la communication : cfr Aristote : « Si des amis ne se pouvaient pas être présents l’un à l’autre et s’ils ne pouvaient pas communiquer entre eux, l’amitié finirait par mourir. »  L’amitié se travaille, prend du temps.

    Commence le temps de ce que Saint François de Sales appelait, « le doux combat » de l’amitié.  L’amitié nécessite de la franchise ; les malentendus sont inévitables (et il y en aura entre Julie et Françoise, notamment à cause de la distance entre elles et de leur échange de lettres quand l’une sera à Amiens et l’autre à Namur)

    L’amitié est renforcée par les nombreuses difficultés partagées, patience témoignée, tendresse, considération, partage des fardeaux.

    Le changement visible de la relation entre Julie et Françoise : de directrice et dirigée, elles passent à une égalité mutuellement reconnue.

En février 1803, le Père Thomas, Julie et Françoise rentrent à Amiens. Les deux amies accueillent des petites orphelines dans une maison modeste, rue Neuve.

– La troisième et dernière étape dans le développement de l’amitié véritable est sa perfection : l’union dans la diversité.  A ce stade, les amies se partagent leurs qualités les plus intimes, se communiquent chacun des aspects d’elles-mêmes, devenant un seul cœur, une seule âme.

Comme disait Aristote : « Une seule âme dans deux corps. »
Les témoignages abondent à propos de l’union évidente de Julie et Françoise qui étaient en harmonie totale malgré des différences frappantes de tempérament (cfr Mémoires Blin) : « La Mère Julie, par son humilité et par cette prudence chrétienne qui ne veut pas que l’on s’appuie sur soi-même, la consultait presque en toute chose.  Elle la regardait comme sa coopératrice et son amie et elles étaient très unies de cœur et d’esprit. »  « Le caractère de la Mère Blin était différent de celui de la Mère Julie mais comme elles étaient très unies, il n’y avait aucune diversité d’opinion. » Julie était plutôt extravertie, prompte à passer à l’action ; Françoise était réservée, introvertie.

Le 2 février 1804, Julie, Françoise et Catherine Duchâtel (qui décédera quelques mois plus tard) font leur vœu de chasteté et s’engagent à consacrer leur vie à l’éducation chrétienne. Elles prennent le nom de Sœurs de Notre-Dame et reçoivent une règle du Père Varin.  Françoise, comme il était de coutume à l’époque, prend le nom de Sœur Saint-Joseph.

Le 15 octobre 1805, Julie, Françoise, Victoire Leleu et Justine Garson prononcent leurs vœux de religion.  Le lendemain, Mère Julie est élue supérieure générale.  Le 19 juin 1806, les statuts de l’Association dite de Notre-Dame sont approuvés par Napoléon.  L’ouverture d’écoles gratuites est autorisée.  Françoise apporte sa richesse à la congrégation.

Un conflit éclate à Amiens avec le supérieur de la congrégation, l’abbé de Sambucy.  Il exige également de Sœur Saint-Joseph qu’elle lègue toute sa fortune à la seule maison d’Amiens.  Les deux fondatrices refusent ces propositions.  L’abbé de Sambucy influence habilement l’évêque d’Amiens, Mgr Demandolx et parvient à obliger Julie à quitter le diocèse le 12 janvier 1809.

Illustration T.J. Bond dans Mother St. Joseph by SND, Sands and Co, Glasgow, 1964.

Durant ce conflit, Françoise témoigne une grande amitié à Julie (partage des fardeaux).

Les premières Sœurs de Notre-Dame s’établissent à Namur, le 7 juillet 1807, à la demande de Mgr Pisani de la Gaude.  L’évêque de Namur les accueille avec grande sympathie et leur offre une maison près de l’évêché.  Sœur St-Joseph est nommée supérieure de la communauté.  Grâce à la fortune de Françoise, les Sœurs achètent une maison plus grande, rue des fossés (l’actuelle maison mère). Namur devient la maison mère des SND.  De nombreuses écoles sont fondées.

4. Après la mort de Julie [Après 22 ans d’amitié, Françoise vivra encore 22 ans sans Julie]

En 1816, après la mort de Mère Julie, Mère Saint-Joseph est élue supérieure générale et le restera jusqu’à la fin de sa vie.  Elle continue fidèlement l’œuvre de son amie ; elle rédige la règle, achève les fondations à Liège et à Dinant, crée celles de Thuin, de Verviers, de Philippeville et de Bastogne.

Son grand souci sera de garder l’unité de la congrégation sous le régime hollandais entre 1815 et 1830.  En interdisant à toute autorité étrangère d’enseigner, Guillaume Ier cause beaucoup de souci à Mère Saint-Joseph. 

  • Le Roi Guillaume fixe le nombre de sœurs autorisées dans chaque maison. 
  • Les Sœurs sont obligées de passer un examen devant la commission d’instruction.
  • Françoise veut démissionner comme supérieure générale en faveur d’une sœur d’origine flamande pour le bien de la congrégation.
    Finalement, en décembre 1824, elle reçoit le document de naturalisation et devient citoyenne des Pays-Bas.
    [Après lui avoir causé tant de souci, le Roi Guillaume Ier vient à Namur en 1829, il visite l’école et part en lui disant : « Madame, une femme comme vous ne devrait jamais mourir ! » (cfr. les annales de la congrégation)]
  • Entretemps, Mère Saint-Joseph avaient accepté la prise en charge d’hospices puisque les écoles n’étaient plus viables.
Mère Saint-Joseph et le Roi Guillaume Ier, illustré par T.J. Bond dans Mother St. Joseph by SND, Sands and Co, Glasgow, 1964.

En 1835, malgré l’opposition de certaines sœurs, elle conserve intact l’esprit de l’Institut.  C’est ce qu’on appelle la grande épreuve : une épreuve douloureuse qui venait de ses propres filles et qui a mis en danger l’existence de l’Institut.  Une religieuse a comploté la Réforme de la congrégation des SND (18 sœurs étaient dans le secret dont la maîtresse des novices).  Leur intention était d’établir deux catégories de membres (converses pour les travaux domestiques et de chœur pour l’enseignement).  Le but de cette nouvelle organisation était d’éduquer au pensionnat les jeunes filles de la haute société. 

Ce projet visait directement deux des trois points essentiels/fondamentaux de l’Institut :

– égalité entre les sœurs

– dévouement à l’instruction des pauvres

La conservation du gouvernement général avait déjà valu à Julie l’expulsion d’Amiens.

Avec l’aide de Sr Ignace Goethals, Mère Saint-Joseph sortit triomphante de la lutte mais au prix de grandes souffrances.  Trois sœurs quittèrent l’Institut ; les autres reconnurent leurs fautes et après une réparation publique, furent réadmises.

Françoise meurt à Namur, à l’âge de 82 ans (le 9 février 1838). 

5. Conclusion

Ce qui nous touche particulièrement chez Françoise, c’est le contraste entre cette femme de la noblesse qui tentait de vivre simplement [dans la congrégation, il n’y avait pas de distinction entre les sœurs converses et les sœurs de chœur).  Et ce n’était pas facile pour elle et pour sa famille.  A Amiens, quand elle allait en ville habillée avec le costume religieux, cela causait de l’embarras, de la gêne à sa famille.  Françoise était issue de la haute noblesse aristocratique mais elle n’a jamais utilisé sa fortune pour exercer une certaine influence, un pouvoir sur la vie des autres.  Comme l’explique Sœur Jo Ann Recker, son véritable pouvoir d’influence résidait plutôt dans son aptitude à transformer la vie des autres par l’amitié.  Et Françoise possédait une immense capacité d’amitié.  Elle avait cette aptitude unique à l’oubli de soi et au sincère souci du bien de l’autre : depuis sa grand-mère qu’elle aimait tant, son amie d’enfance (Jeanne de Franssu avec qui elle garda des liens jusqu’à sa mort), son amie Julie Billiart et sa chère Sœur en religion Sr Anastasie Leleu.  Elle était capable de voir le plus grand bien dans chaque personne qu’elle rencontrait.

Dieu attira Julie et Françoise ensemble pour quelque chose de spécial.  Il les amena à l’unité dans la diversité pour rendre possible le développement de l’Institut.

Que cet exemple d’amitié entre deux femmes puisse être source d’inspiration pour vous !

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Jo Ann RECKER (SNDdeN), PWPT « A treasure beyond price », FVP, 2016.

Jo Ann RECKER (SNDdeN), Julie, Françoise et notre héritage d’une amitié, Un trésor qui n’a pas de prix, Session Renouveau Julie, 1997.

Jo Ann RECKER (SNDdeN), Françoise Blin de Bourdon, Une femme d’influence, L’histoire de la co-fondatrice des SND de Namur, 2001.

Jo Ann RECKER (SNDdeN), “Très affectueusement, votre mère en Dieu”, Françoise Blin de Bourdon, French Aristocrat, Belgian Citizen, Co-Foundress of the SND de Namur (1756-1838), 2001.

Marie-Francine Vanderperre (SNDdeN), Julie et Françoise, 3 novembre 2008.

LAWLER, Magdalen (SNDdeN), Pistes pour redécouvrir la bonté de Dieu, 2004, pg 22.

POOLE, Myra (SNDdeN), Prayer, protest, power, 2001, pg 52-69.

Quelles sont les sources pour connaître cette amitié ?

  1. Mémoires de Mère St-Joseph
  2. Les premières lettres de Julie et les lettres en dialogue
  3. Témoignages de Sœurs les ayant connues

Saint Julie and Françoise, Sisters of Notre-Dame, two friends and educators

français

Françoise Blin de Bourdon (Mother Saint-Joseph between 1816 and 1838).

This is the story of the great friendship between Julie Billiart, Françoise Blin de Bourdon, without which the Congregation would never have seen the light of day!

One of the gifts that the Congregation considers as its most precious is the fact that it is born of a deep friendship between two women.  This is one of those friendships that can figure among the greatest in religious life. 

Françoise possessed an immense capacity for friendship.  We are going to speak especially of that which united her to Julie.

The story of 22 years of friendship between Julie and Françoise (between 1794-1816)

Born in the middle of the 18th century (Julie in 1751 and Françoise in 1756), in the north of France, from very different backgrounds, the first 40 years of their lives are not alike in their exterior circumstances but offer great similarities with respect to their relationship with God.  They both had a rich interior life.  Julie dies in 1816, after 22 years of friendship and collaboration with Françoise.  The Congregation of the Sisters of Notre Dame of Namur is founded on an UNPREDICTABLE friendship between two very DIFFERENT French women.  [Julie and Françoise had very different personalities:  the first joyful, extroverted; the other more reserved.  They also differed in their origins and education:  the one from a modest milieu and who attended the village school; the other from the aristocracy with an excellent education.  However, we will see how Julie and Françoise resembled one another in their way of living for God.

 1. The Life of Françoise Blin de Bourdon before meeting Julie

In four words:  Aristocratic, well-educated, chatelain and Carmel.

  • Aristocratic:  A noble birth in a wealthy family, fruit of the union between the Blin de Bourdon and the Fouquesolles families.  Françoise’s family was one of the oldest in Picardy, in the north of France.  It traced its heritage to the eleventh century.  In the Middle Ages there was an adage with respect to the name.  When something was considered good, people said that it was “good as a Blin.” 
Françoise Blin de Bourdon, Lady of Gézaincourt

When her parents married in 1748, her father, Pierre-Louis Blin de Bourdon, was 42 years of age and her mother, Marie-Louise-Claudine de Fouquesolles, was 17.  Born on March 8, 1756, and preceded by a brother, Louis-Marie-César and a sister, Marie-Louise-Aimée, she was the third and last child and was baptized the day after her birth, on the feast of Sainte Françoise Romaine.  Only 25 years of age and with two other children, 2 and 3 years old, Françoise’s mother was encouraged to leave the newborn with her parents at Gézaincourt, a vast and beautiful country manor with gardens (about 19 miles from Amiens).   Aside from a few trips to Bourdon where her parents possess a chateau, she spends her childhood at Gézaincourt with her maternal grandparents, the baron and baroness de Fouquesolles.  Françoise’s grandmother, with the assistance of a governess, Mademoiselle Ursula, introduces the young child to her first educational experiences, religious and secular.  Françoise is raised with love.  She was an obstinate and strong-willed child. 
* Well-educated
At the age of six, Françoise became a boarder with the Benedictines in Doullens.  It was there that she was confirmed when she was eight years of age.  In 1768, she was sent for two or three years to the Ursulines in Amiens to complete her education.   At 19, in order to prepare for her introduction into French society, she frequents the salons of Paris and is presented to the Court at Versailles.  She was a friend of the sister of King Louis XVI, Madame Élisabeth.  

Illustration by T.J. Bond dans Mother St. Joseph by SND, Sands and Co, Glasgow, 1964.

Françoise was 25 when her sister and brother marry and she now finds herself alone with her parents at Bourdon.  This is a sacrifice for her since she got along well with her brother who was a true friend and confidant.  He establishs himself in Amiens where he buys a town home on the rue des Augustins. 

Three years later, at age 28:  her maternal grandfather and her mother died (her grandfather on February 24, 1784, and her mother on April 2).  Her mother was 53 when she died, 10 months after a carriage accident.

Françoise suffered greatly from these losses.

  • Chatelain and Carmel:

Françoise doesn’t stay long with her father because her duty calls her to Gézaincourt.  She must assist her grandmother and assume her duties as chatelain of the vast domain.  She gives herself to her grandmother and the villagers and she distributes alms to the poor.  There she manages the vast domain and its dependencies.  She also visits the sick and cares for them by means of medicinal herbs that she cultivates; the villagers freely ask advice of the “good young lady.”  The pastor later affirms that Françoise went each day to Mass, prayed at length and received communion often.  [Françoise seemed to be aware that she was preparing herself to manage the future Congregation by becoming a good administrator in order to make good decisions and expand the Institute. [Cf.  Mémoire de Cécile Dupont for the purpose of obtaining her Masters in History:  The SND de Namur, Educational  Entrepreneurs (1804-1842), Louvain-la-Neuve, 2014]. 

In her writings are found notes that show a deep commitment to God.  In these personal notes, she had written, in 1783, “partial conversion; imperfect light” and, in 1785 (age 29), “full or complete conversion with the unshakeable resolve to remove from my life all that could separate me from my end or goal.”   She wanted to enter a Carmelite monastery. 

In 1789, the Revolution breaks out.  Françoise, because of her social standing, will suffer terribly during the French Revolution.

Illustration by T.J. Bond dans Mother St. Joseph by SND, Sands and Co, Glasgow, 1964.

In 1793, the members of the Blin de Bourdon family (her father, more than 80 years of age, and Françoise’s brother) were among those falsely accused of having fled the country, were imprisoned.  In February of 1894, Françoise is arrested in place of her grandmother – who dies on March 18 – and is conducted to prison in Amiens.  Because of overcrowding in the prisons, prisoners were given the option of begin transferred to the Carmelite monastery where the Carmelites were being held captive.  Only Françoise accepted the transfer.  [Françoise will not encounter them but she hears them pray.]  It is only after the death of Robespierre that they will all be freed on August 3 and 4, 1794; Françoise then rejoins her brother at the Hotel Blin, in Amiens.  The Viscount leaves for Bourdon; Françoise stays in Amiens.
It is there that she will meet Julie. 

A few words on Julie’s life:
As for Julie, she suffers terribly during the French Revolution because of her fidelity to the Church and her deep faith.  Forced to flee her village that she had never left, at 40 years of age, paralyzed, having lost the use of speech, having known several dwellings in Gournay-sur-Aronde and in Compiègne, she was retrieved in October of 1794 by an aristocrat well known in Cuvilly, the Countess Baudoin. 

2. The Meeting

A Little after Julie’s arrival at the Hotel Blin (cf. April’s theme), Madame Baudoin proposes to Françoise that she meet Julie. 

Comic of Saint Julie, Editions du Signe, 2000.

Françoise, who didn’t have too many occupations at the time, accepts.  Françoise was to write later about this encounter in her Memoires:

            “This young woman had leisure in abundance and was quite willing to come, though when she found she could not understand the invalid’s labored speech the visits seemed less attractive….  Finally, in spite of a natural repugnance which she had at first experienced, a friendship grew between them, as events will show.” 

Julie is immediately drawn to Françoise.  She had already seen her in a vision (see the theme for the month of May) and recognizes her.

In the beginning, the encounter with Julie (43 years old) and Françoise (38) is difficult:  Julie could hardly express herself and Françoise does not understand her.

It is interesting to note that it is Françoise who ministers to Julie.  She makes the decision to perform an act of charity, a work of compassion.  According to Saint Francis de Sales, the love of friendship is not merely a feeling but a resolute effort following a decision….  What begins with an act of compassion is transformed into one of the most beautiful examples of spiritual friendship between two women.

One of the foundations of friendship is that it should grow in time.  Very quickly, then, the bonds of affection grew between the two women.  Visits become more and more frequent.  Both had an affinity for things spiritual. 

3. In the friendship between Julie and Françoise, we can see 3 stages.

The first state is situated between 1794-1799.

The friendship begins

  • with a resemblance between the two women.  (The two women had been tested by the SUFFERING endured during the height of the French Revolution –  Julie, paralyzed, and Françoise tested by the deaths of her mother and her grandparents and by a period of terrifying imprisonment.  Both emerged from their sufferings more FAITH-FILLED and committed to growth in goodness.

The friendship between Julie and Françoise is the only perfect kind of friendship, the Ancients would say:  it is based on goodness or virtue.  Julie and Françoise resembled one another in their goodness.  And, the RECIPROCITY in the recognition of the GOOD proper to each one is evident.  There is a mutual benevolence which expresses itself by the fact that each desires growth in the love of God for the other.   It is a “Jesus-centered affectionate friendship.”  We can say that, from the beginning, the friendship between Julie and Françoise was of a spiritual order.

Saint Augustin writes that he would feel the need to approach, to know and to bind himself in friendship to a person whose love for Christ had been proven in some trial or persecution.  Such was the case for Julie and Françoise whose love for Christ had been tested before their encounter.

Soon, a little community forms around Julie’s bedside.  In addition to Françoise, the daughters of Madame Baudoin invited their friends, the young women of the Méry and Doria families.  Father Thomas, in hiding at the Hotel Blin, guides the group and celebrates the Eucharist.  Children are baptized and confirmed in Julie’s room.  But this association had only an ephemeral existence.  Françoise remains as Julie’s only companion.

Françoise stays one year in Amiens.

Between 1795 and 1797, Françoise travels to Gézaincourt and to Bourdon to be near her sick father.  During these two years of separation, Françoise and Julie write many letters to each other.  Françoise returns to Amiens after the death of her father.  The letters from Julie to Françoise are saved:  33 letters where one can discover the affection that they had for one another.  They expressed their friendship.  And, as Saint Francis de Sales said:  the lack of communication (union of hearts) can end a friendship.

  • Julie quickly becomes the “Mother” in their correspondence.  While Françoise is the one of social standing and the first to offer her assistance, it is Julie who becomes the spiritual director in whom there is complete trust. 

After the death of her father, Françoise was free to consecrate herself to God as she wished.  But, she had doubts as to the shape of the project:  she was hesitating to become a Carmelite.  It is then that Julie informs her what she had seen in a vision when she was hiding in Compiègne:  some women religious and among them was  the face of Françoise that Julie did not recognize at the time.   Françoise returns to Amiens with confidence. 

The end of 1797, a new “Terror” breaks out.  Father Thomas, pursued into the Hotel Blin, escapes his aggressors on June 15, 1799.  The next day, Father Thomas, Françoise, Julie and her niece, Felicity, seek shelter in Bettencourt.  Together, they evangelize the village.  Julie’s health improves and she begins to speak. 

In every friendship, there is a second and a third phase: 

  • Between 1799-1803 (this is the second stage of their friendship relationship):  Happy period where they live together in Bettencourt – the friends share their interior life and each shares in the qualities of the other.

    Importance of communication: ) cf. Aristotle:  “”If friends are not able to be present to one another and if they are not able to communicate, the friendship will die.”)  Friendship has to be worked at and takes time.

    There begins the time that Saint Francis de Sales calls, “the gentle struggle of friendship”.  Friendship requires frankness; misunderstandings are inevitable (and there will be some between Julie and Françoise, notably due to the distance between them and their exchange of letters when one will be in Amiens and the other at Namur). 

    Friendship is strengthened through many shared difficulties, patience exhibited, tenderness, consideration, sharing of burdens.

    There is a visible change in Julie and Françoise’s relationship from director and directee to that of a mutually recognized equality. 

In February, 1803, Father Thomas, Julie and Françoise return to Amiens.  The two friends receive some orphan girls in a modest house on the rue Neuve.

  • The third and last stage in the development of true friendshipis its perfection:  union in diversity.  Friends at this point communicate every aspect of themselves becoming one of heart and soul.   As Aristotle said:  “One soul in two bodies.” 

    Testimonies abound related to the obvious union of Julie and Françoise who were in total harmony despite striking temperamental differences (cf. Memoires, Blin):  “Mère Julie, in a spirit of humility and Christian prudence, which never relies on itself alone, consulted [Mother Blin] as collaborator and friend… and the two were one in heart and soul.”  “Mère Julie’s character was very different from Mother Blin’s but they were so united that there was never any real disagreement between them.”  Julie was rather extroverted, quick to act; Françoise was reserved, introverted. 

On February 2, 1804, Julie, Françoise and Catherine Duchâtel (who will die a few months later) make their vow of chastity and commit to consecrate their life to Christian education.  They take the name, Sisters of Notre Dame, and received a rule from Father Varin.  Françoise, as was the custom at the time, takes the name Sister Saint Joseph.

On October15, 1805, Julie, Françoise, Victoire Leleu and Justine Garson make their religious vows.  The next day, Mère Julie is elected superior general.  On June 18, 1806, the statutes of the Association called Notre Dame are approved by Napoleon.  The opening of free schools is authorized.  Françoise brings her wealth to the Congregation.

A conflict breaks out in Amiens with the superior of the Congregation, Father de Sambucy.  He demands that Sister Saint Joseph bequeath the totality of her fortune to the house in Amiens exclusively.  The two foundresses refuse these propositions.  Father de Sambucy skillfully influences the Bishop of Amiens, Monsignor Demandolx, and succeeds in obliging Julie to leave the diocese of Amiens on January 12, 1809. 

Illustration by T.J. Bond dans Mother St. Joseph by SND, Sands and Co, Glasgow, 1964.

During this conflict, Françoise gives witness to her deep friendship for Julie (sharing of burdens).

The first Sisters of Notre Dame are established in Namur on July 7, 1807, at the request of Monsignor Pisani de la Gaude.  The Bishop of Namur welcomes them with great kindness and offers them a house near the bishopric.  Sister Saint Joseph is named superior of the community.  Thanks to Françoise’s fortune, the Sisters buy a larger house, rue des Fossés (the actual Motherhouse).  Namur become the Motherhouse of the Sisters of Notre Dame.  Many schools are established.

4. After Julie’s death (After 22 years of friendship, Françoise will live another 22 years without Julie)

In 1816, after Mère Julie’s death, Mother Saint Joseph is elected superior general and will remain so until the end of her life.  She faithfully continues the work of her friend; she edits the rule, completes foundations in Liège and Dinant, creates those at Thuin, Verviers, Philippeville and Bastogne.

Her great concern will be to preserve the unity of the Congregation under the Dutch regime between 1815-1830.  By forbidding all foreign teaching authority, William I, is the source of many worries for Mother Saint Joseph. 
-King William fixes the number of sisters authorized to be in each house.
-The Sisters are obliged to take an examination before a Committee of Instruction.
-Françoise wants to resign as superior general in favor of a sister of Flemish origin for the good of the Congregation.

Finally, in December of 1824, she receives the document of naturalization and becomes a citizen of the Netherlands.

[After having caused so much worry, King William 1 comes to Namur in 1829.  He visits the school and leaves saying to her “Madame, a woman like you should never die!” (cf.  the Annals of the Congregation)]
-Meanwhile, Mother Saint Joseph had accepted to take responsibility for hospices since the schools were no longer viable. 

Mother Saint Joseph and King William I, illustrated by T.J. Bond dans Mother St. Joseph by SND, Sands and Co, Glasgow, 1964.

In 1835, in spite of the opposition of some sisters, she keeps intact the spirit of the Institute.  This is what is called the great trial; a sad trial that came from her own daughters who threatened the existence of the Institute.  One sister plotted the Reform of the Congregation of the Sisters of Notre Dame (18 sisters were in on the secret, one of whom was the Mistress of Novices). Their intention was to establish two membership categories:  lay sisters who would be responsible for the domestic tasks and choir sisters for teaching.  The intended goal of this new organization was to educate in the boarding school girls of the leisure class.  This project directly targeted two of the original three essential founding purposes of the Institute: 
-equality of the sister
-dedication to the instruction of the poor

The preservation of the general government had already earned for Julie an expulsion from Amiens. 

With the assistance of Sister Ignace Goethals, Mother Saint Joseph prevailed in this struggle but at the price of great suffering.  Three sisters left the Institute; the others recognized their errors and, after public reparation, were readmitted.  Françoise died at Namur, at the age of 82, (February 9, 1838). 

5. Conclusion

What touches us particularly with Françoise is the contrast between this woman of the nobility who tried to live simply (in the Congregation, there is no distinction between lay and choir sisters).  And, this was not easy for her or her family.  In Amiens, when she went into town dressed in a religious costume, this caused an embarrassment, to the discomfort of her family.  Françoise came from the highest ranks of French aristocracy but she never used her fortune to exert any influence or power over others.  As Sister Jo Ann Recker explains, her true power of influence resided, rather, in her ability to transform the life of others by means of friendship.  And Françoise possessed a tremendous capacity for friendship.  She had the unique ability to forget self and to be sincerely concerned about the welfare of the other:  from her grandmother whom she loved so much, to her childhood friend, (Jeanne de Franssu with whom she remained close until her death), to her friend, Julie Billiart, and her dear sister in religion, Sister Anastasia Leleu.  She was able to see the greatest good in each person she encountered.  God drew Julie and Françoise together for something special.  He led them to a unity in diversity to make possible the development of the Institute.

May this example of friendship between two women be a source of inspiration for you!

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Jo Ann RECKER (SNDdeN) PWPT “A Treasure beyond Price,”  FVP, 2016

Jo Ann RECKER (SNDdeN), Julie, Françoise and Our Heritage of Friendship: A Treasure without Price,” Julie Renewal, 1997.

Jo Ann RECKER (SNDdeN), “Françoise Blin de Bourdon –  Woman of Influence: The Story of the Co-foundress of the Sisters of Notre Dame de Namur” (Paulist Press, 2001).

Jo Ann RECKER (SNDdeN), “Très affectueusement, votre mère en Dieu : Françoise Blin de Bourdon, French Aristocrat, Belgian Citizen, Co-Foundress of the Sisters of Notre Dame de Namur,” (Peter Lang Publishers, 2001). 

Marie-Francine VANDERPERRE (SNDdeN), Julie and Françoise, Nov. 3, 2008.

Magdalen LAWLER (SNDdeN), « Pathways to God’s Goodness,” ,2004, p. 22.

Myra POOLE (SNDdeN), “Prayer, Protest, Power, 2001, pp. 52-69.

What are sources to become acquainted with this friendship?

  1.  Memoires of Mother Saint Joseph
  2. The first Letters of Julie to Françoise
  3. Testimonials of the Sisters who knew them